Tala

Cette pièce peut s’appréhender de multiples façons : d’une part par la forme qu’elle propose et d’autre part par son fonctionnement intermittent qui modifie la perception première de l’objet.

L’objet : Tala se présente sous la forme d’une surface horizontale posée sur des tréteaux. C’est une table de travail où s’élaborent des hypothèses. On peut la percevoir comme une table préparée, instrument étrange qui donne à voir une partie connectique enchevêtrée et une partie ordonnée presque minimale. Elle donne à voir le contraste produit entre ces deux dessins dans l’espace.




















Trois types de fonctionnement se déclenchent alternativement : A certains moments des évènements lumineux surgissent sur la plateau. A d’autres moments, ils sont accompagnés par des sons. Puis des plages de silence s’installent. Les déplacements de la lumière correspondent aux multiples façons de parcourir la partition musicale Hexagons de Tom Johnson. C’est à partir de cette musique que Tala s’est construite. La place du dessin dans le processus de composition d’Hexagons a été déterminante pour le projet : Le passage au volume me semblait alors évident. Ce choix correspondait aussi à une volonté de travailler à partir d’un « objet trouvé ».

Tala joue avec notre perception de la musique et de l’espace concret. Elle invite à écouter le fonctionnement de l’œil stimulé par le son, du corps par les rythmes de la lumière.

Il y a dans Tala une relation de cause à effet, entre le dessous et le dessus de la table, mais la pièce fonctionne au delà de ce simple état de fait, dans les moments de silence. Ils me permettent de pointer de multiples occurrences : le temps de déplacement, le temps du regard, le temps d’écoute, les temps d’attente, les suspensions... Tala explore dans l’espace notre perception du temps.

La mise en relation entre un cheminement complexe et la simplicité de son aboutissement m’intéresse. Il y a aussi de l’absurde dans la disjonction entre le dispositif créé et son résultat.